vendredi 17 janvier 2014

"Il n'y a pas de manie plus funeste ni de caprice plus dangereux que de spéculer ou de conjecturer sur les chemins qu'on n'a pas empruntés."

Le bruit des choses qui tombent - Juan Gabriel Vasquez


A quarante ans, Antonio Yammara dresse le bilan de sa vie et revient sur sa relation, brève mais lourde de conséquences, avec Ricardo Laverde, un homme laconique et secret qu'il a autrefois fréquenté dans une salle de billard du centre de Bogotà. Un soir, alors qu'ils marchent dans la rue, deux hommes à moto abattent Laverde et blessent grièvement Antonio. Traumatisé, ce dernier voit son rapport au monde se détériorer chaque jour davantage malgré l'amour qu'il porte aux siens.
Deux ans après l'attentat, il reçoit un appel téléphonique d'une femme qui dit s'appeler Maya et être la fille de Laverde. Comprenant alors que pour pouvoir se débarrasser de son angoisse il doit affronter l'énigme de Laverde et de sa mort, il va trouver Maya. Ensemble, ils remontent le fil du passé et de la mémoire, jusqu'aux années 1970 où l'un et l'autre ont grandi à l'ombre du commerce mortifère de la drogue et de la violence des cartels qui ont mené la Colombie au bord de l'abîme.

On est tout de suite happé par l'ambiance du roman, intrigué par ce personnage de Ricardo Laverde. Qui est-il? Quelle est son histoire? Le récit de la rencontre d'Antonio et Ricardo m'a beaucoup plu. 
Ensuite, Maya raconte l'histoire de son père et là je pouvais pas décrocher. Cet homme a eu une vie trépidante! Au fil des pages les pièces du puzzle se mettent en place. Il restera des zones d'ombres jusqu'à la fin mais j'aime que les auteurs laissent place à l'imagination en ne nous donnant pas toutes les clefs.
Enfin ce qui m'a le plus plu c'est l'évolution du personnage d'Antonio : sa vie avant et après l'attaque, ses questionnements, ses peurs, ses relations avec ses proches. A travers son personnage, c'est une génération entière de colombiens que Vasquez décrit. La génération ayant connu la guerre des cartels, l'état de violence permanent. Je ne m'étais jamais questionnée sur l'impact que cela peut avoir sur une population, comment cela peut changer totalement leur vision de la vie. J'aime les livres qui m'ouvrent l'esprit. 




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