dimanche 10 novembre 2013

"[...]Balzac lui a fait comprendre une chose : la beauté d'une femme est un trésor qui n'a pas de prix."

Balzac et la Petite Tailleuse chinoise - Dai Sijie


Nous nous approchâmes de la valise.
Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l'ouvrîmes silencieusement. A l'intérieur, des piles de livres s'illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts: à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques Anglais: Dickens, Kipling, Emily Brontë...
Quel éblouissement! Il referma la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara: avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde.

Kynicky m'a choisi ce livre dans le cadre du challenge Livra'deux pour Pal'addict
Je l'avais gagné lors d'un concours d'écriture en classe de seconde, il y a donc plus de 10 ans. Mais comme je n'aime pas quand les résumés de quatrième de couverture sont trop vagues (c'est le résumé que je vous ai recopié au-dessus) je n'avais jamais vraiment eu l'envie de le lire. C'est enfin chose faite et j'en suis contente.
Durant la révolution culturelle chinoise les jeunes qui étaient considérés comme des "intellectuels" étaient envoyés en camp de rééducation dans les montagnes. Séparés de leurs parents on espérait les façonner à être de bons petits soldats du régime. On suit deux amis d'enfance qui commencent leur camp de rééducation. Un jour ils trouvent une valise de livres interdits et leur vie ne sera plus jamais la même.
Le livre est court et se lit très bien. J'ai beaucoup apprécié d'en apprendre plus sur l'histoire de la Chine et la vie à cette époque. Ça se passe vers 1970 mais je ne savais vraiment pas que ça se passait comme ça en Chine à cette époque. Je sais que Dai Sijie a été lui même envoyé en camp de rééducation mais je ne sais pas à quel point le livre est autobiographique. 
Les deux jeunes que l'on suit sont pleins d'humours et assez téméraires. Certaines anecdotes du livre sont vraiment croustillantes et drôles. Je me suis vite attachée à eux.
Et enfin, le point que j'ai préféré, c'est de voir à quel point un livre peut ouvrir l'esprit et changer quelqu'un. On ne s'en rend pas compte parce qu'on a toujours pu lire des livres et que cela nous semble naturel, mais voir ces jeunes fonder de nouveaux espoirs, de nouveaux rêves, seulement grâce à la lecture de Balzac ou Hugo, ça fait réfléchir. 
Rien que pour ce dernier point je vous recommande de lire ce livre. Je pense que je ne verrais plus jamais la lecture de la même manière.
Merci pour ça Kynicky!


Logo Livraddict

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire